FAQ
Depuis de nombreuses années et en continu des évolutions technologiques, les éoliennes bénéficient des avancées de nombreuses technologies annexes (véhicule, ordinateurs, bâtiment etc.) afin d’accroître leurs performances et leur sécurité. Par exemple, aucune panne ou dégât n’a été relevé à JUVENT lors de la tempête du siècle, Lothar. Comment est-ce possible? Lorsqu’elle produit de l’électricité (jusqu’à environ 90-100 km/h), l’éolienne cherche constamment la meilleure prise au vent (face à lui), alors qu’elle fait exactement l’inverse en cas de vents supérieurs à sa plage de fonctionnement. On dit alors que l’éolienne se met en drapeau : elle se positionne automatiquement parallèle au vent, de sorte à minimiser sa résistance aérodynamique.
En 2006, EWZ a été chargé par le conseil municipal de Zurich d’investir dans l’énergie éolienne. Faute d’expertise interne et de connaissances du marché à cette époque, EWZ avait besoin d’un partenaire pour trouver des opportunités d’investissement appropriées pour des parcs éoliens en Suisse, en particulier dans l’Arc jurassien.
Le bureau d’études Kohle Nusbaumer SA (KN) était déjà actif à l’époque en Suisse romande dans l’identification et l’évaluation de sites potentiels pour des projets éoliens et collaborait également avec le canton de VD sur ce même sujet. KN a ainsi obtenu le mandat en ce sens de EWZ et a proposé dans la foulée les deux sites de parcs éoliens du Mollendruz et de Provence, qu’ils avaient déjà développés à l’époque sous forme d’études préliminaires, pour une évaluation plus approfondie : la prise de contact avec les parties prenantes locale s’est également fait par leur intermédiaire. Et c’est ainsi que EWZ a rencontré les présidents des 4 communes locales, le maire d’Yverdon-les-Bains et le seul propriétaire foncier privé.
Après un premier accord de l’ensemble des parties sur la marche à suivre, le projet du parc éolien avec 12 mâts a été présenté au public le 17.12.2007 dans la salle communale de Juriens. De fil en aiguille EWZ s’est imposé naturellement comme le partenaire des communes sur ce projet et la naissance d’une entreprise commune ENM a scellé ce partenariat.
Dans certains pays, le développement de parcs via crowdfunding fait son chemin et il existe des plates-formes dédiées aux énergies renouvelables type Lendosphere.
ENM a fait le choix d’une participation plus directe des communes et de la population concernées par le Parc éolien du Mollendruz. ENM est contrôlée à 50% par les Services électriques de la ville de Zurich (EWZ) et par les communes de Juriens, La Praz, Mont-la-Ville et Yverdon à 10% chacune.
Les communes directement concernées sont donc actionnaires de ENM, ce qui implique un pouvoir décisionnel (votes) mais aussi des retombées financières à divers degrés.
De manière générale, la population suisse est favorable au développement des énergies renouvelables. En acceptant le 21 mai 2017 la loi révisée sur l’énergie visant à réduire la consommation d’énergie et sa dépendance à l’égard des importations d’énergies fossiles, elle a décidé de développer les énergies renouvelables indigènes telles que le solaire, le bois, la biomasse, l’éolien et la géothermie. Cette loi a permis d’adopter la Stratégie énergétique pour 2050[1] qui soutient la transformation énergétique suisse en prenant en compte le contexte international de l’énergie. Le développement de l’éolien en est un axe fort.
Dans la Canton de Vaud, la population a voté à plus de 73.5% en faveur de cette stratégie élaborée par le Conseil fédéral, illustrant le solide soutien de la population locale pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le développement des énergies renouvelables locales.
Au niveau des communes directement concernées par le Parc éolien du Mollendruz (Juriens, La Praz, Mont-la-Ville), des consultations ont eu lieu en 2018. Du 4 juillet au 3 août, les trois municipalités ont soumis à l’enquête publique le plan d’affectation intercommunal « Parc Eolien du Mollendruz ». Des oppositions ont émergé dans le village de La Praz alors que les communes de Mont-la-Ville et Juriens ont approuvé le plan d’affectation. Après avoir organisé une séance d’information, une nouvelle votation communale a eu lieu à La Praz et a entériné le soutien local des habitants. La majorité des populations directement concernées a donc validé ce projet d’envergure.
[1] https://www.uvek.admin.ch/uvek/fr/home/energie/strategie-energetique-2050.html
Il est indéniable que les éoliennes impactent et transforment le paysage, au même titre que d’autres constructions humaines tels que les barrages et leur lac et les lignes à haute tension.
Globalement et légalement, une atteinte au paysage peut se justifier en présence d’intérêts publics prépondérants, notamment lorsqu’il s’agit de renforcer des activités économiques fondées sur le développement durable. Le développement d’énergies renouvelables s’inscrit dans cette démarche.
Au niveau du paysage, le Tribunal Fédéral a considéré que les endroits principalement concernés, comme la plaine de l’Orbe et le Gros-de-Vaud, sont déjà modifiés par l’activité humaine. Pour les sites légalement protégés, comme Petra Felix ou Romainmôtier, les juges ont retenu que leur préservation n’excluait pas spécifiquement des éoliennes dans le radar, ou ne prévoyait pas de zones tampons.
Le Tribunal Fédéral a rejeté l’ensemble des plaintes concernant l’impact du parc sur le paysage. La plus haute des instances a validé le fait que le Parc éolien respectait bien les lois relatives à une bonne conservation des paysages, notamment la Loi sur la protection de la nature et du paysage (LPN).
La plus grande menace pour les oiseaux est l’activité humaine en général, notamment l’impact de l’agriculture intensive et des axes routiers sur la perte des habitats, et le changement climatique en particulier. En effet, selon Suisse Eole, 75% des oiseaux nicheurs sont menacés par le changement climatique. Miser sur l’énergie éolienne comme énergie de substitution aux énergies fossiles, c’est aussi une manière de protéger les oiseaux et les chauves-souris.
- Les oiseaux
Au niveau de l’impact sur la faune (alouette lulu, bécasse des bois ou grand tétra), les zones de prime importance ne sont pas touchées – seulement des endroits de passage occasionnels ou potentiels. Et le Tribunal Fédéral juge qu’en l’état, il n’est pas établi que le projet dépasse le taux de mortalité acceptable, soit dix oiseaux par année et par éolienne selon les « standards » actuels. Pendant les périodes de migration (au Printemps et à l’automne), les turbines seront arrêtées pendant 10 jours maximum lorsque plus de 400 oiseaux migrateurs/h/km seront en transit dans la région.
- Les chauves-souris
Les chauves-souris, elles, ont fait l’objet de mesures de comptage en altitude. L’OFEV confirme que les investigations menées répondent aux exigences en la matière en ce qui concerne les sondages de populations en altitude. Selon le rapport « Appréciation de l’impact du parc éolien sur les chauves-souris » du bureau Natura du 15 juin 2015, le site du Mollendruz ne représente pas un point sensible pour les chauves-souris. Des mesures de protection des chauve-souris à certains moments essentiels pour elles ont tout de même été mises en place. Ainsi, du 1er mars au 14 juillet et du 1er au 30 octobre, en cas de température supérieure à 5°C, de vent inférieur à 5.5 m/s et sans pluie, les turbines seront arrêtées. Ce sera le même cas de figure pendant les beaux jours, du 15 juillet au 30 septembre si la vitesse du vent est inférieure à 6.5 m/s. Enfin, pour les espèces protégées figurant sur la liste des espèces menacées en Suisse, le projet prévoit des mesures de compensation visant à reconstituer la structure du pâturage boisé de façon favorable à certains oiseaux.
En parallèle, Energie Nouvelle Mollendruz échange de manière régulière avec Birdlife, WWF et Pro Natura sur ces mesures de compensation.
- La foudre
Toutes les éoliennes sont équipées d’un paratonnerre. Dans les pales, il y a des lignes qui dévient la foudre via des câbles de mise à la terre. Ces mesures visent avant tout à éviter que les pales ne soient endommagées en cas d’impact. Hautes et positionnées sur des espaces élevés dégagés, les éoliennes sont de parfaits paratonnerres.
- La glace
Durant l’hiver du givre peut se former sur les pales des éoliennes lorsque les conditions requises sont réunies (température et taux d’humidité de l’air). Dans de tels rares cas cela peut impacter la production mais aussi potentiellement constituer un risque pour les personnes si un morceau de givre venait à se détacher. Afin de limiter ce risque au maximum les éoliennes seront équipées de la dernière technologie en la matière (pales chauffantes, arrêt automatique). Un système automatisé permettra la détection de glace sur les pales entrainant un arrêt temporaire de l’éolienne et la mise en marche du système de chauffage des pales. Le risque zéro n’existant dans aucun domaine, un périmètre de sécurité sera indiqué durant l’hiver pour prévenir tout risque. Cette Méthode préventive fait ses preuves à JUVENT au Mont-Crosin depuis plus de 20 ans.
Un vent inférieur à 10 km/h est insuffisant pour faire démarrer et tourner une éolienne. À l’inverse, un vent trop fort entraîne l’arrêt de l’éolienne, de manière à éviter tout risque de casse des équipements et minimiser leur usure et toute autre risque de sécurité pour la population. Ainsi, une éolienne tourne à différentes vitesses pendant sa période de fonctionnement, en fonction de la force du vent.
Avec cette fréquence variable, en un an, elle produit autant d’électricité que si elle avait tourné 20 à 25 % du temps à capacité maximale. C’est ce qu’on appelle le facteur de charge ou le taux de charge. Ces fréquences variables voire arrêts de production s’expliquent aussi par la nécessité de maintenir l’éolienne en état de fonctionnement. Un certain nombre de jours de maintenance sont prévus à cet effet. Les éoliennes sont alors placées en arrêt technique.
Les services Asset Management de EWZ font un suivi h/24 7/7 des installations pour garantir une production régulière et un nombre de jours d’arrêt réduits au minimum.
La rotation des pales des éoliennes produit des émissions sonores. Cependant, la plupart du temps, le bruissement du vent lui-même en génère davantage. Suisse Eole, une association réunissant 150 membres (particuliers, entreprises, communes, fournisseurs) s’intéressant à l’énergie éolienne, a répertorié différents types de lieux ou de bruits en fonction du nombre de décibels produits.
Au niveau du Parc éolien du Mollendruz, le projet respecte les normes acoustiques émises par l’Ordonnance sur la Protection contre le Bruit (OPB). Une étude a été réalisée pour calculer les émissions de bruit sur les sites habités. Dans son arrêt du 27 octobre 2022, le Tribunal Fédéral[1] a validé la recevabilité des éléments fournis, notamment dans l’étude d’impact sur l’environnement, relatifs à l’impact acoustique. Celui-ci est donc considéré comme étant dans les normes.
- Impact sur les habitants voisins
Qui plus est, les habitations habitées en permanence sont relativement éloignées des éoliennes, les plus proches étant situées à 1,5 km, ce qui réduit l’impact acoustique du Parc éolien sur les habitants. Il existe des chalets d’alpage situés plus proches et habités uniquement l’été. Pour limiter le bruit envers ces habitants saisonniers et afin de respecter les valeurs limites, il est prévu de réduire la puissance des turbines dans certaines conditions de vent.
- Une technologie améliorée
Enfin, les éoliennes font constamment l’objet de développements technologiques. Ainsi, le Parc éolien du Mollendruz serait constitué d’éoliennes dotées de serrations. Derrière ce mot hérité des Romains, se cache l’idée d’ajouts technologiques en forme de dents de scie fixés sur les bords de fuite des pales pour réduire le son qu’elles émettent lors de leur pénétration dans l’air.
[1] Arrêt du Tribunal Fédéral, 27 octobre 2022
La production d’électricité renouvelable est soutenue par un programme fédéral d’encouragement. Les énergies ainsi encouragées sont le solaire photovoltaïque, la biomasse, l’hydraulique, l’éolien et la géothermie.
Un contrat de rachat, à prix fixe et pendant 15 ans, de l’électricité produite par le parc éolien a été mis en place. Le prix de rachat a été fixé par ProNovo, l’organisme de certification accrédité pour le traitement des programmes d’encouragement de la Confédération concernant les énergies renouvelables.
Pour obtenir ce tarif de rachat, un dossier de candidature répondant à de multiples critères a été déposé auprès de ProNovo.